Côte d'Azur, Architecture d'exception
ATHILIE à Nice (06) · Jeudi 28 février 2019 · Temps de lecture estimé : 4 minutes
Architectures révolutionnaires, tailles démesurées ou formes extravagantes, ces œuvres d’exception ont marqué le temps de leur empreinte et cultivent encore aujourd'hui le mythe de la Côte d'Azur. De Menton à Théoule-sur-Mer en passant par Roquebrune-Cap-Martin et Nice, visite privée de ces trésors architecturaux.
Le Château de l'Anglais à Nice (1856)
« C’est une sorte de pur fantasme. Du temps de sa création, il se trouvait assez loin du centre-ville. Les chemins d’accès n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui et le bâtiment surplombait une vaste colline qui n’était pas bâtie. » Charles Bilas
L'église Sainte-Jeanne d'Arc à Nice (1934)
Dès 1913, fut décidée la construction d'une église à cet emplacement. La première pierre fut posée en 1914 et l'on bâtit les fondations et une crypte sous la conduite de l'architecte niçois Castel. La mort de ce dernier et la Première Guerre mondiale entraînèrent l'abandon des travaux. En 1926, la construction reprit suivant les plans de l'architecte parisien Jacques Droz. Elle s'acheva en 1933. L'utilisation de la technique du voile de béton armé, récente à cette époque, a permis une construction de style futuriste, influencée par l'Art Nouveau.
Le Gloria Mansions à Nice (1934)
« J’ai eu le déclic en poussant la porte du Gloria Mansions. La découverte du hall en béton coloré a été une révélation, un véritable coup de foudre. » Roberte Dallo
Le Palais Bulles à Théoule-sur-Mer (1989)
Œuvre d’art lovée dans les contreforts de l’Estérel dont elle adopte les couleurs. Flottant au-dessus de la mer, les bulles de l’architecte Antti Lovag s’inspirent de l'habitat troglodyte. Tout, du sol au plafond, du dehors au dedans, épouse des formes sphériques. Véritable ode à la beauté, à la souplesse, à l'harmonie et à l'équilibre.
La Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence (1964)
La Fondation Maeght est un lieu d’exposition d'art moderne et contemporain. L’architecte moderniste Josep Lluís Sert réinterprète les codes méditerranéens : la blancheur, la terre, les patios... L’éclairage est naturel et indirect, propice à la contemplation. Écolos, ils firent installer la première pompe à chaleur de France et alimentèrent les bassins par l’eau de pluie récupérée grâce aux toits en impluvium.
La Villa Santo Sospir à Saint-Jean-Cap-Ferrat (1935)
Pour s'occuper, Jean Cocteau demanda à son hôtesse s'il pouvait dessiner une tête d'Apollon au-dessus d'une cheminée du salon. Il dessinera des fresques murales dans toute la maison.
« La Côte d'Azur est la serre où poussent les racines. Paris est la boutique où on vend les fleurs. » Jean Cocteau
La Villa E-1027 à Roquebrune-Cap-Martin (1929)
Véritable icône de l’architecture moderne, la villa E-1027, première création architecturale d’Eileen Gray en collaboration avec son compagnon Jean Badovici, témoigne de sa réflexion attentive dans le dessin de chaque détail. Elle a valeur de manifeste, tant pour l’architecture elle-même que pour les meubles fixes et mobiles, les luminaires et les décors qui en sont indissociables.
Le Cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin (1952)
Le Cabanon est l’archétype de la cellule minimum, fondée sur une approche ergonomique et fonctionnaliste. Le Corbusier aimait la mer Méditerranée, sa lumière, ses paysages et ses architectures rurales. L’architecte, qui mourut dans les vagues de la plage de Cabbé en 1965, repose au cimetière de Roquebrune-Cap-Martin.
« La maison devrait être le coffre au trésor de la vie » Le Corbusier
Sources : Nice Matin, Cap Moderne, Elle Décoration